Mascarade et mystification dans le "Journal de Tiefurt" 

Günter Oesterle

pp. 111-122

L’étude part de deux thèses : 1 / Goethe fut l’un des artistes du trompe-l’œil les plus raffinés de son temps, qui sut tirer parti non seulement des avantages de la constitution de la notion d’auteur, mais qui sut aussi exploiter la marge de manœuvre de l’anonymat ; 2 / La poétique goethéenne du « secret évident » correspond à une poétique culturelle des masques qui va de la mascarade ludique et de son jeu de rôles jusqu’à la tactique de la diplomatie et du camouflage lourd de conséquences en termes de politique culturelle. A partir de l’exemple du Journal de Tiefurtfondé à Weimar par la duchesse veuve Anna Amalia et des contributions anonymes qui y furent publiées, différentes formes de mascarade littéraire sont présentées : le camouflage contextuel d’un poème d’amour par Goethe, la mascarade de groupe, à la faveur de laquelle des contributions sont à tort attribuées à Goethe, ce qui, du coup, a des conséquences cosmopolites productives. L’étude s’achève sur un exemple de mascarade euphémisante : au beau milieu du Journal de Tiefurt, qui semblait marqué par un innocent jeu de société, une faille se fait jour brusquement, associée au nom de Johann Reinhold Lenz, le malheureux poète du Sturm und Drang et ancien ami de Goethe en littérature. L’article montre les rapports de cette représentation ambiguë de l’amitié rompue avec le thème « Goethe cosmopolite ».

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.744

Full citation:

Oesterle, G. (1999). Mascarade et mystification dans le "Journal de Tiefurt" . Revue germanique internationale - ancienne série 12, pp. 111-122.

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