Moïse égyptien

Jacques Le Rider

pp. 127-150

En affirmant que Moïse était un Égyptien, Freud coupe à la racine les tentations de rechute dans les représentations « biologiques », « héréditaires » et « ethniques » de l’identité juive. Celle-ci devient une affaire de mémoire familiale, d’identification, de décision personnelle, de méthode scientifique et d’éthique. L’homme Moïse et la religion monothéiste est un exemple de l’assimilation de certains intellectuels allemands et viennois, non à la culture chrétienne, mais à la modernité scientifique, et de l’ « invention d’une tradition ». Freud élargit considérablement sa théorie de l’antisémitisme. L’archéologie freudienne n’est pas sans ressemblance avec la généalogie nietzschéenne. Moïse l’Égyptien présente une figure de l’égyptophilie, de la médiation entre deux civilisations sous les auspices du philhellénisme de Freud. Schiller, Voltaire, Goethe sont les inspirateurs de cette vision qui doit plus à la tradition européenne des Lumières qu’à l’égyptologie contemporaine.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.811

Full citation:

Le Rider, J. (2000). Moïse égyptien. Revue germanique internationale - ancienne série 14, pp. 127-150.

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