La "tendance à la sociabilité" (Trieb der Geselligkeit) chez Christian Garve

Norbert Waszek

pp. 71-85

Christian Garve, figure centrale de la philosophie populaire (Popularphilosophie) allemande, traduisit et commenta en 1772 les Institutions de philosophie morale, l’une des œuvres principales d’Adam Ferguson, un représentant des Lumières écossaises. Dans le cadre de son travail sur le philosophe écossais, Garve utilisa l’expression Trieb der Geselligkeit (« tendance à la sociabilité »). Cet article examine l’introduction de ce concept. L’utilisation par Garve du Trieb der Geselligkeit n’est pas seulement antérieure à l’élaboration de la notion de Bildungstrieb (« tendance à la culture/formation ») par Johann Friedrich Blumenbach en 1781, mais elle relève aussi d’un autre contexte. Si Blumenbach élabore sa conception dans la perspective d’une philosophie de la nature, Garve formule sa terminologie dans le cadre d’une tradition toute différente : celle de Ferguson, engagé pour sa part dans une discussion avec Rousseau. Enfin, l’influence de Ferguson et de Garve fut sans doute une source d’inspiration pour la distinction hégélienne entre un Trieb humain et une Begierde animale.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.909

Full citation:

Waszek, N. (2002). La "tendance à la sociabilité" (Trieb der Geselligkeit) chez Christian Garve. Revue germanique internationale - ancienne série 18, pp. 71-85.

This document is available at an external location. Please follow the link below. Hold the CTRL button to open the link in a new window.