Schiller et la Révolution française

D'un silence, l'autre

Jean Mondot

pp. 87-102

Cette étude s’attache à mettre en évidence la dimension satirique de la production dramatique du jeune Schiller, en rapport étroit avec sa définition classique de la satire comme illustration d’un décalage entre idéal et réalité. Pour le jeune auteur, formé à l’école des médecins-philosophes et dont l’œuvre est placée sous le signe de l’anthropologie littéraire, la satire constitue donc un autre moyen de « surprendre l’âme dans ses opérations les plus secrètes ». Elle vise plus particulièrement la figure du « génie » ou du héros, dont elle dévoile les failles et les égarements à travers un autre personnage : Spiegelberg pour Karl Moor, Muley Hassan pour Fiesco, voire le maréchal von Kalb pour Ferdinand. Figures à la fois grotesques et diaboliques (pour les deux premiers) ou simplement bouffonnes (pour le troisième), ces personnages remplissent la fonction traditionnelle du fou, qui est celle de singer pour mieux démasquer et tendre au « grand homme » ou à l’exalté le miroir de sa propre folie.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1028

Full citation:

Mondot, J. (2004). Schiller et la Révolution française: D'un silence, l'autre. Revue germanique internationale - ancienne série 22, pp. 87-102.

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