L'étrange histoire de l'ordonnance de Villers-Cotterêts

force du passé, force des signes

Hélène Merlin-Kajman

pp. 79-101

Le célèbre article 111 de l''Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) est constamment interrogé par les historiens du point de vue de sa signification législatrice, c''est-à-dire aussi du point de vue de sa valeur référentielle et des changements réels qu’il visait : quel langage existant désigne le syntagme «langage maternel français » ? Quelles contraintes, quelles transformations, quelles réactions a t-il entraînées ? L''analyse qui suit se penche sur une dimension autre de cet article : sa dimension monumentale. L''article 111 archive, dans un temps qui n''est pas celui de l''acte législatif mais celui de la mémoire fictive d''une entité abstraite en voie de constitution (Etat, nation), l''existence, peut-être fictive, d''une langue attachée à un royaume ; et non seulement son existence, mais sa perpétuité. Qu’aujourd’hui encore, l’interprétation de cet article suscite débats et passions prouve que nous appartenons encore à ce temps nonévénementiel (an-historique) institué à une date historique particulière, 1539. C’est ce paradoxe historique de l’institution d’un temps transhistorique («perpétuité » ) qu’explore la présente contribution.

Publication details

Full citation:

Merlin-Kajman, H. (2011). L'étrange histoire de l'ordonnance de Villers-Cotterêts: force du passé, force des signes. Histoire Épistémologie Langage 33 (2), pp. 79-101.

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