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(2018) Methodos 18.

L'hantologie cartésienne de la phénoménologie de la donation de Jean-Luc Marion

Stéphane Vinolo

Pour la phénoménologie de Jean-Luc Marion, Descartes est le philosophe ayant achevé la métaphysique. Mais il faut entendre toute la polyphonie de ce terme. D’un côté, il l’a achevée au sens où il l’a parachevée, la portant à son sommet en fixant ses concepts et ses enjeux pour la modernité à venir. De l’autre, il l’a achevée en montrant ses brisures, la rendant caduque par la mise au jour de son dépassement possible selon deux concepts qui déterminent aussi deux moments cartésiens : l’infini puis la chair. Cette ambivalence eu égard à la métaphysique (fixation puis dépassement), résonne dans la phénoménologie de la donation puisqu’elle détermine la mise en place de la distinction entre les phénomènes saturés et les phénomènes de droit commun. Ainsi, Descartes est utilisé comme le philosophe qui fixe les frontières, non seulement entre philosophie et métaphysique, mais aussi celles qui passent au cœur même de la phénoménologie. Pourtant, à de nombreuses reprises, Marion montre que cette fixation des frontières n’est pas aussi aisée à opérer qu’il n’y paraît, et qu’il y a un brouillage essentiel et originaire de celles-là. Pour la phénoménologie de la donation, Descartes est donc à la fois un repoussoir et un aimant, ce qu’il faut dépasser et ce à partir de quoi on le dépasse, ce qui disparaît dans la mort de la métaphysique, mais aussi ce qui s’attarde dans ce qui lui survit.

Publication details

DOI: 10.4000/methodos.5005

Full citation:

Vinolo, S. (2018). L'hantologie cartésienne de la phénoménologie de la donation de Jean-Luc Marion. Methodos 18, pp. n/a.

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