Les deux angoisses d'"Être et Temps" et l'"Unbedeutsamkeit"

Yvon Corbeil

pp. 26-45

La phénoménologie peut-elle faire l'économie d'une phénoménalité du sentiment? Oui, tant que celui-ci n'est qu'un «accident de la subjectivité» ou un simple effet connexe de l'appréhension de l'étant. Mais non, dans la perspective de la mise à jour de «sentiments» non plus induits par l'étant mais proprement déterminants pour celui-ci. La «tonalité fondamentale» (Grundstimmung), analysée par Heidegger, notamment dans Être et Temps, est de ce dernier type. Elle oblige la phénoménologie à tenir compte d'un «vécu» extraordinaire, pour lequel il n'y a pas de phénomène en bonne et due forme. Cette «leçon» de phénoménologie est donnée par Heidegger lui-même, tout particulièrement dans sa distinction canonique de l'angoisse et de la peur. Mais il n'est pas sûr que cette distinction ne soit pas d'ores et déjà requise au sein de la seule angoisse.

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Full citation:

Corbeil, Y. (2001). Les deux angoisses d'"Être et Temps" et l'"Unbedeutsamkeit". Revue philosophique de Louvain 99 (1), pp. 26-45.

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