Heidegger, de l’indication formelle à l’existence

Laurent Villevieille

pp. 1-96

À la suite des travaux que, il y a maintenant une vingtaine d’années, Theodore Kisiel a consacrés à la genèse d’Être et Temps, les études heideg­gériennes ont reconnu l’importance méthodologique de la notion d’indication formelle dans la pensée du jeune Heidegger. À travers cette notion, ce n’est rien de moins que le statut de la conceptualité philosophique qui est censé recevoir une élaboration inédite. Quel est le mode d’être des concepts philosophiques, et comment de tels concepts peuvent-ils dévoiler le mode d’être de ce dont ils sont les concepts ? — telle pourrait être la formulation la plus élémentaire de la question à laquelle répond la notion d’indication formelle. Mais pourquoi « indication » ? et pourquoi « for­melle » ? Si la genèse de la notion a été relativement bien retracée depuis vingt ans, sa teneur proprement conceptuelle n’a pas été analysée de manière suffisam­ment approfondie. C’est pourquoi nous nous proposons ici de mon­trer comment cette notion se construit à partir d’une critique du procédé husser­lien de formalisation, procédé qui, après avoir été corrigé par le concept, lui aussi husserlien, et lui aussi critiqué, d’indication, permet de viser le mode d’être de l’existence. Reste alors à expliquer pourquoi la notion d’indication formelle, si décisive dans les réflexions méthodologiques du jeune Heideg­ger, se fait très discrète dans Sein und Zeit, c’est-à-dire dans l’ouvrage à l’élaboration duquel elle est pourtant censée avoir concouru de manière décisive.

Publication details

Full citation:

Villevieille, L. (2013). Heidegger, de l’indication formelle à l’existence. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 9 (5), pp. 1-96.

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