Hegel et les historiens

Duncan Forbes

pp. 19-42

Dans l’introduction à sa contribution, Duncan Forbes examine certaines des erreurs classiques d’interprétation de la philosophie de Hegel en général, et plus particulièrement de sa philosophie de l’histoire. La raison essentielle pour laquelle Hegel fut si souvent mal compris de ses lecteurs est liée, selon Forbes, à la difficulté de rendre justice à la conception hégélienne de l’absolu. Cette conception n’implique pas l’absorption de la réalité dans l’idée, mais doit plutôt être comprise au sens d’une unité du fini et de l’infini. Ceci signifie que le fini et le contingent sont nécessaires comme tels à la philosophie, qui les « surmonte » ; et que l’Absolu (ici, Forbes s’appuie sur Fackenheim) « n’est pas au-delà, mais présent dans le monde, le monde dans lequel les hommes souffrent et travaillent... ». Les deux autres sections de la contribution traitent des lectures faites de Hegel par les historiens « professionnels » d’une part, les spécialistes de théorie politique d’autre part. Forbes tente de convaincre les premiers du besoin de dépasser ce que Hegel dénomma l’histoire « réfléchie », et de penser la liberté philosophiquement : de cette façon seulement, la rationalité inhérente à l’histoire universelle peut être saisie. Pour ce qui concerne la théorie politique, Forbes insiste sur l’idée hégélienne de l’État comme réalisation du concept de liberté. La conception de la liberté qui forme le noyau de la philosophie hégélienne de l’histoire ne permet pas de le décrire comme « conservateur ».

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.823

Full citation:

Forbes, D. (2001). Hegel et les historiens. Revue germanique internationale - ancienne série 15, pp. 19-42.

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